Retour aux articles

Partager

Comprendre et réussir sa DPEF, Déclaration de Performance Extra-Financière

Si vous lisez cet article, il y a de fortes chances que vous vous prêtiez chaque année à l’exercice de reporting RSE, autrement dit de déclaration de performance extra-financière (DPEF). Si la réglementation implique certaines figures imposées, vous avez carte blanche sur le fond et la forme. Il faut donc de la méthode, et force est de constater que ce n’est pas toujours évident. Toovalu se lance donc dans une série d’articles qui vise à vous accompagner dans cette rédaction.

Le but étant de vous proposer des méthodologies les plus simples possibles et des recommandations qui, nous l’espérons, vous faciliteront la tâche. Nous vous expliquerons également tout au long de ces articles pourquoi nous sommes convaincus que cet exercice relève beaucoup plus de la stratégie que du simple reporting. Pour commencer à traiter ce sujet, il faut le définir. Une DPEF, qu’est-ce que c’est ? ou plutôt : qu’est-ce que ce n’est plus vraiment ? Une DPEF, ce n’est pas qu’une contrainte réglementaire. Une DPEF, ce n’est pas qu’un exercice de reporting.

Une DPEF se rapproche davantage d’une démarche pédagogique, d’implication de vos parties prenantes, d’explication de ce que vous êtes, de ce que vous faites et voulez faire (pour contribuer au développement durable), afin que vos lecteurs comprennent votre démarche d’engagement et sa cohérence. Il faut comprendre la logique ainsi que la progression de la DPEF, et il faut réfléchir au message que vous souhaitez faire passer, le niveau d’ambition que vous souhaitez prendre, être crédible et transparent. Ainsi, nous allons revenir sur les étapes et les ingrédients qui construisent la DPEF. Pour ma part, c’est quand j’ai compris la logique et les étapes que j’ai aimé lire les DPEF et accompagner mes clients dans cette démarche. Voici donc, librement interprété et simplifié à partir de la réglementation les grandes étapes de la construction de la DPEF :

1 – Le modèle d’affaire

article-a-1024x133.png

Tout d’abord, il est important qu’un lecteur lambda puisse comprendre votre métier de façon simple en lisant votre DPEF. Cela passera par le modèle d’affaire. Un beau schéma, c’est souvent l’idéal. Que faites-vous ? Quelle est votre chaîne de valeur ? Quelles ressources utilisez-vous et quelles valeurs créez-vous ? Enfin, bien sûr, quels différents produits/services commercialisez-vous et quels sont vos rôles dans les différentes étapes.

article-b.png

C’est également dès cette première partie que vous devez vous interroger sur votre niveau d’ambition et votre maturité. Vous n’êtes pas obligé d’écrire que vous êtes tout en bas du niveau d’engagement, mais n’écrivez pas que vous souhaitez être le meilleur de votre catégorie si vous savez que vous avez encore des enjeux de conformité à régler. N’essayez pas non plus de mettre trop en avant une « bonne action » qui est à côté de votre cœur de métier, quand on s’en rend compte, vous perdez toute crédibilité. Enfin, ne tombez pas dans le green, social ou mission-washing, ça se voit !

Toovalu a construit un modèle pour comprendre et analyser le niveau de maturité des entreprises et modéliser une sorte de parcours de progression que vous pouvez trouver ci-dessous. L’objectif n’est pas de vous évaluer, mais de vous positionner à votre juste place et de progresser. Vous vous doutez que le discours et la feuille de route d’une entreprise à impact positif ne va pas être le même qu’une entreprise dont l’objectif en est encore à maîtriser ses impacts négatifs.

En fonction de votre positionnement, ajustez votre discours, vos priorités et votre plan d’action !

article-c-1024x575.png

2 – Risques et Enjeux

Une entreprise a la responsabilité d’allouer prioritairement ses ressources à ce qui est important pour le succès de sa stratégie et la satisfaction de ses parties prenantes. Il est donc logique qu’elle fasse un choix pertinent parmi les enjeux de contribution au développement durable auxquels elle va s’intéresser. C’est notamment l’exercice de la matrice de matérialité, le sujet de notre prochain article !

Sans rentrer dans les détails, il est important de comprendre ici quels sont vos grands enjeux, si vous êtes un fabricant de fenêtres en aluminium, votre impact principal porte donc sur l’aluminium et ses impacts sur l’ensemble du cycle de vie de vos produits. Si vous êtes un créateur de produits de beauté naturels, votre ressource numéro 1, c’est la nature et la biodiversité. Si vous êtes une structure de services ou de conseil en informatique, votre première richesse sont les Hommes de votre entreprise et vous devez attirer et garder les talents. Le lecteur doit pouvoir comprendre ces priorités et y croire. Vous serez plus crédible et mieux compris en expliquant quels sont les enjeux prioritaires et en précisant ensuite toutes les politiques et actions mises en place pour exceller dans cette démarche. Nous reviendrons sur cette structuration Axe-Enjeu-Indicateur dans un article dédié.

3 – Les Politiques

Une fois bien compris vos enjeux prioritaires, expliquez ce que vous faites pour vous améliorer sur ces points, et uniquement sur ces enjeux-là. Ne faites pas une longue liste décousue à la Prévert, ce n’est ni intéressant à lire, ni convaincant ! Vous pouvez faire un paragraphe pour les autres actions non prioritaires mais importantes à vos yeux. Mieux vaut mettre peu d’actions, qui auront du sens pour vous et pour le lecteur, que d’essayer d’en avoir le plus possible lors du reporting. Si ça n’a pas de sens pour vous, ça n’aura pas de sens pour la personne qui vous lira.

Si vous n’êtes qu’au début, dites-le.

Reprenez donc vos enjeux, intégrez-y vos objectifs et engagements, et expliquez ce que vous mettez en place pour atteindre ces objectifs. Et si vous n’êtes qu’au début, dites-le. Une politique n’est pas une liste d’actions mais bien un ensemble d’orientations coordonnées et convergentes, contributrices de la stratégie. Elle s’inscrit plus sur la durée. Elle doit être pilotée par une équipe ou des services, et avoir des moyens.. C’est le cadre dans lequel vous allez pouvoir structurer toutes les démarches concrètes de façon cohérente et suivie. Par exemple, vous pouvez avoir une politique climat. Celle-ci va intégrer une démarche d’évaluation (faites votre évaluation carbone avec Toovalu !), puis définir des objectifs, des priorités et des actions…

4 – Actions et indicateurs

Certes, l’exercice de la DPEF implique d’intégrer une liste de vos indicateurs et de votre progression, mais ce n’est pas uniquement cela. Si vous avez défini des objectifs chiffrés, montrez où vous en êtes et si vous êtes à la hauteur de vos ambitions, ou parfois un peu en retard. Personne ne peut être parfait partout, c’est bien plus crédible si vous le montrez en toute simplicité. Cela ne dévalorisera pas votre démarche bien au contraire, et j’insiste encore une fois sur la crédibilité, à ce niveau-là et au vu de la complexité des sujets, 100% de réussite n’est pas crédible où alors c’est vous qui n’êtes pas assez ambitieux !

Ici encore, priorisez les sujets. Ne mettez pas en avant ceux où vous êtes bons, mais bien ceux qui sont stratégiques pour vous. La biodiversité n’est pas la priorité du secteur aérien ! L’égalité homme-femme dans le secteur de la cosmétique est rarement la priorité, l’utilisation de l’eau pour une entreprise de service est généralement négligeable.

Pour conclure, j’insisterai une dernière fois sur l’intérêt de la sincérité et de l’authenticité de cet exercice, incarnez-le ! Le mot du président doit être écrit par lui, le discours passe-partout ne passe plus, il n’est plus temps des grands poncifs sur l’engagement et les valeurs morales. Montrez que vous avez compris votre singularité, que vous souhaitez intégrer ces enjeux au cœur de votre stratégie, que vous avez compris que ce n’était pas un exercice de style obligé, mais une priorité business. Et dans tous les cas, appuyez-vous sur vos convictions profondes, et répondez à la question universelle : « Qu’est-ce qui fera la réussite de mon entreprise dans 5 à 10 ans au-delà de son Bilan et résultats financiers ? »

Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible.

Antoine de Saint Exupéry, Citadelle, 1948

Restez informés, abonnez-vous à notre newsletter

Vous êtes intéressés par notre outil ?

Découvrez à travers une vidéo la démo de l’outil Impact

Montrez-moi la démo