Le GHG Protocol expliqué pas à pas

Le GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol), ou protocole GES, est aujourd’hui le cadre de référence international pour mesurer et publier les émissions de gaz à effet de serre. Utilisé par des milliers d’organisations publiques et privées, il structure le reporting carbone et aide les entreprises à construire leurs plans de réduction. Comprendre ses origines, sa méthodologie et ses applications permet d’en faire un véritable levier pour piloter la transition climatique.

Le GHG Protocol a vu le jour en 1998 grâce à une initiative commune du World Resources Institute (WRI) et du World Business Council for Sustainable Development (WBCSD). À cette époque, chaque acteur disposait de méthodes propres pour comptabiliser ses émissions, rendant les comparaisons impossibles et freinant les efforts collectifs de réduction. L’idée de créer un référentiel commun s’est imposée pour accompagner la mise en place de politiques climatiques cohérentes à l’échelle mondiale.
Trois ans plus tard, en 2001, la première norme fut publiée sous le nom de Corporate Standard. Elle proposait une méthode partagée pour recenser les émissions d’une entreprise et devint rapidement une base de travail incontournable. Au fil des années, le protocole a été enrichi de guides sectoriels et thématiques - par exemple dans le secteur foncier, ou le secteur public - permettant à des industries très différentes d’adapter leurs calculs et de publier des inventaires carbone comparables.
Aujourd’hui, le GHG Protocol est adopté dans plus d’une centaine de pays et constitue un pilier des normes internationales en matière de climat. Pour les entreprises, il représente une passerelle indispensable vers les marchés, les régulateurs et les investisseurs.
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Le GHG protocole poursuit plusieurs objectifs :
Depuis sa création, le GHG Protocol est devenu le socle d’autres standards. La norme ISO 14064, utilisée par de nombreuses organisations pour certifier leurs bilans d’émissions, s’appuie directement sur ses principes. Les exigences de reporting imposées par les régulateurs ou par des initiatives comme la CSRD en Europe reprennent également sa structure. Autrement dit, s’appuyer sur le GHG Protocol revient à se préparer aux obligations actuelles et futures.

La méthodologie repose sur trois catégories d’émissions appelées scopes :
Le GHG Protocol n’est pas seulement un outil de comptabilisation, il influence directement la manière dont les entreprises définissent et conduisent leur politique climat. En réalisant un inventaire carbone, elles obtiennent une vision précise de leurs postes d’émissions et peuvent concentrer leurs efforts sur les activités les plus impactantes. Cette lecture devient la base d’une trajectoire de réduction alignée avec les engagements internationaux comme ceux de la SBTi.
Les entreprises s’en servent également pour structurer leur innovation. Les données issues du protocole orientent les choix d’éco-conception, la sélection de matériaux moins émetteurs ou la mise en place de solutions d’économie circulaire. Les achats responsables s’appuient sur cette méthodologie pour comparer l’impact carbone des fournisseurs et exiger des engagements mesurables.
Le protocole facilite aussi le dialogue avec les investisseurs et les clients, qui demandent des informations précises et vérifiables. Un reporting aligné sur le GHG Protocol renforce la confiance et répond aux attentes des appels d’offres où la transparence carbone est devenue un critère décisif. En interne, il favorise l’adhésion des collaborateurs : les données détaillées par scopes permettent à chaque service, de la logistique aux ressources humaines, de comprendre sa contribution et d’agir.
Pour beaucoup d’entreprises, l’application du protocole marque le passage d’une démarche déclarative à une démarche structurée et suivie.
La norme ISO 14064 est le cadre général qui définit les principes de comptabilisation,vérification et reporting des émissions. Le GHG Protocol et le Bilan GES se basent et se conforment à ce cadre, qui sert de référence. En France, l’ADEME s’appuie sur le GHG Protocol pour le BEGES, le bilan réglementaire imposé aux grandes entreprises. Quant au CDP (Carbon Disclosure Project), plateforme mondiale de transparence extra-financière, il exige que les entreprises déclarent leurs émissions selon les standards du GHG Protocol.
Ainsi, utiliser ce protocole revient à aligner son inventaire carbone avec l’ensemble des attentes réglementaires et des marchés financiers.
L’intérêt majeur du GHG Protocol réside dans sa reconnaissance mondiale. En l’adoptant, une entreprise rend ses données comparables avec celles de ses pairs, ce qui facilite le dialogue avec ses investisseurs et ses clients. La richesse des ressources disponibles, qu’il s’agisse de guides sectoriels ou d’outils de calcul, en fait un cadre accessible et adaptable à de nombreux contextes. Enfin, il contribue à donner une direction claire aux efforts de réduction, en reliant la comptabilisation aux objectifs climatiques globaux.
Cependant, des limites subsistent. La mesure du scope 3 demeure un défi, car elle dépend fortement des informations fournies par les partenaires de la chaîne de valeur. Faute de données fiables, certaines estimations reposent encore sur des moyennes sectorielles. Le protocole suppose aussi une mobilisation continue des équipes internes et des partenaires externes, afin de fiabiliser les inventaires et de mettre à jour les données.
Ces contraintes rappellent qu’un bilan carbone n’est pas un exercice ponctuel, mais un processus vivant, qui nécessite organisation et engagement afin de pouvoir être utilisé comme un réel outil de pilotage.
En France, certaines entreprises sont soumises à l’obligation de réaliser un bilan d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES), encadré par l’ADEME. La méthode nationale repose sur le cadre réglementaire français mais a de nombreuses similitudes avec le GHG, notamment dans la définition des scopes. Ainsi, même sans obligation directe, le protocole international reste en toile de fond des bilans carbone réalisés sur le territoire.
La méthode ADEME répond aux obligations françaises et fournit un cadre normatif pour les BEGES. Le GHG Protocol, lui, propose une méthodologie internationale adoptée par les investisseurs et les grandes instances de reporting comme le CDP. Les deux sont compatibles : le BEGES est un exercice réglementaire, alors que le GHG Protocol permet de publier un reporting reconnu à l’échelle mondiale.
Le scope 3 couvre toute la chaîne de valeur et représente souvent la majorité de l’empreinte carbone. En pratique, les entreprises commencent souvent avec des données approximatives, par exemple à l’aide de ratios monétaires ou de moyennes sectorielles. Au fil des ans, elles affinent leurs données en sollicitant directement leurs fournisseurs, en adoptant des méthodologies sectorielles ou métier, ou en intégrant des données primaires plus précises.
Oui, mais son usage est surtout tiré par les grandes entreprises et les groupes internationaux, y compris en France. Cependant ces acteurs exigent de leurs fournisseurs des données alignées sur le standard international, ce qui incite les PME à adopter progressivement le GHG Protocol pour rester compétitives.
Même si le BEGES répond aux obligations réglementaires, le GHG Protocol ouvre l’accès à une reconnaissance internationale. Il est indispensable pour dialoguer avec des investisseurs, répondre aux questionnaires du CDP ou travailler avec des partenaires étrangers. Il renforce aussi la cohérence lorsqu’une entreprise souhaite aligner ses engagements avec des initiatives globales comme la SBTi.
Parce que ce sont elles qui sont les plus sollicitées par les investisseurs et les régulateurs internationaux. Elles doivent publier un reporting carbone selon les standards mondiaux, et ce reporting repose quasi systématiquement sur le GHG Protocol. Les PME, elles, y viennent souvent par effet d’entraînement, car leurs clients grands comptes leur demandent de fournir des données compatibles.
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