Expertise Toovalienne
Feb 26, 2025
La réglementation européenne qu’est la CSRD décryptée par nos expert·es !
Vous connaissez désormais les bases de cette nouvelle directive qu'est la CSRD (si ce n'est pas le cas, vous pouvez consulter notre Introduction à la CSRD), nous pouvons aborder la première grande thématique qu'est le changement climatique. Toujours dans un but d'harmonisation et de fiabilisation des données, cet ESRS E1 Changement climatique offre une base solide de reporting.
Comme tous les ESRS, il s'articule en DR (Disclosure Requirements), et en contient 9. Ces derniers visent globalement à répondre à 3 questions :
Pour aller droit au but, les entreprises vont devoir justifier de façon exhaustive leur impact sur le dérèglement climatique, et expliquer comment elles comptent s'y adapter en fournissant un plan d'action concret.
Contrairement aux premières indications de l'EFRAG, aucun ESRS ne sera rendus obligatoire par défaut. En revanche, vous devrez justifier par l'analyse de matérialité si vous ne reportez pas sur un sujet.
Autrement dit, vous aurez beaucoup de mal à justifier que votre entreprise n'a aucun impact sur le changement climatique, à partir du moment où chaque activité qui génère des GES, même en faible quantité sera par définition matériel.
Par ailleurs, cet ESRS oblige à considérer l'amont et l'aval de votre activité, ce qui rendrait encore plus difficile la justification de non-matérialité. Cela enverrait entre autre un très mauvais signal au marché.
Comme expliqué précédemment, il contient 9 DR, que d l'on pourrait découper en 3 parties : la stratégie, la mise en œuvre et enfin les indicateurs et objectifs.
Voici un aperçu du découpage de cet ESRS E1 :
On peut voir qu'une grande partie du travail à réaliser sera qualitatif, et non quantitatif, ce qui constitue peut-être une des plus grandes différences par rapport à la DPEF.
Cependant, il reste de nombreux indicateurs à préparer. Voici une synthèse des indicateurs de cet ESRS E1 :
Tout d'abord, prenez connaissance du texte (au moins de l'acte délégué) ! Vous pourrez ensuite réaliser une première comparaison entre l'acte délégué, et votre référentiel actuel de reporting RSE.
Par la suite, il vous faudra mettre à jour votre analyse de matérialité, en particulier si vous avez réalisé une matrice simple et non double : en plus de savoir comment vous impactez votre environnement, il vous faudra prendre en compte comment l'environnement vous impact !
Grâce à cela, il vous sera plus plus facile d'identifier les nouvelles données à collecter, et vous aurez ainsi le temps de vous y préparer.
Evidemment, cet ESRS parle de climat : il sera mal venu d'essayer de réaliser ce pan du reporting sans avoir au préalable réaliser dans l'idéal plusieurs campagnes de bilan carbone. Avoir l'expérience de plusieurs années de bilan carbone vous permettra d'avoir du recul sur l'ampleur du travail à accomplir, et de réaliser des indicateurs pour justifier d'une amélioration d'année en année (encore faut-il s'être amélioré). Vous pouvez donc dès maintenant travailler sur une stratégie de réduction du vos GES.
Pour conclure, cet ESRS a beau être le plus complet et conséquent de la CSRD, ce n'est pas le plus complexe. Il pousse à l'exhaustivité et à la rigueur, mais n'apporte rien de nouveau en terme de reporting, contrairement à d'autres ESRS que nous évoquerons dans d'autres articles !