Tout comprendre sur cet élément phare du Green Deal européen
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Les directions financières et RSE des entreprises sont confrontées à une difficulté majeure : comprendre ce que la taxonomie verte implique réellement pour leurs activités et leurs indicateurs ESG.
En effet, les critères techniques de la taxonomie verte s’avèrent complexes, les données exigées sont nombreuses et les interprétations sont parfois divergentes. Derrière l'enjeux est majeur : se conformer aux réglementations européennes et répondre aux attentes des parties prenantes (clients, financeurs et investisseurs notamment).
Décodage de ce texte phare du Green Deal européen avec les consultants RSE et experts compliance Toovalu.

La taxonomie verte est la classification officielle de l’Union européenne qui définit les activités durables selon des critères techniques stricts et des exigences sociales. Elle sert de base aux entreprises et aux investisseurs pour analyser la performance environnementale réelle d’une activité et organiser un reporting ESG fiable.
La Taxonomie a été présenté en 2018 par l'UE, dans le cadre du plan d'action pour une finance durable. Le Règlement "Taxonomie" a ensuite été adopté par l'Union européenne en 2020.
La taxonomie verte s'inscrit dans les objectifs climatiques et environnementaux du Pacte Vert européen.
Elle a été mise en place par l'Union européenne principalement pour orienter les investissements privés, afin qu'ils contribuent pleinement à l'objectif européen de parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050.
3 types d'acteurs sont concernés par ce dispositif phare du Green Deal européen :
Concrètement, la taxonomie définit le "quoi" (quelles sont les activités "durables") et la CSRD défini le "comment" (les exigences en matière de reporting).
Les entreprises concernées par la CSRD doivent intégrer des données issues de la taxonomie dans leurs reporting CSRD. Il s'agit notamment de la part de leurs investissements, dépenses et chiffre d'affaires éligibles à la taxonomie. Pour ces éléments, elles sont aussi tenues d'indiquer si les activités sont alignées avec les critères de la taxonomie.
La taxonomie est donc un élément indispensable du reporting CSRD.
La taxonomie verte rassemble une liste d’activités économiques accompagnée de critères précis permettant d’évaluer leur contribution aux objectifs environnementaux européens.
Ainsi, au-delà de la simple identification d’une activité, l’enjeu réside dans la capacité à présenter des données robustes et des preuves techniques cohérentes.
Deux notions structurent l’ensemble :
Les entreprises doivent donc différencier clairement ces deux étapes, car elles influencent la lecture du reporting et les échanges avec les financeurs.
Pour mieux comprendre cette logique, voici un exemple :
La rénovation énergétique d’un bâtiment apparaît dans la liste des activités éligibles. Pourtant, seul un gain important de performance énergétique et une analyse détaillée de l’impact environnemental permettent d’accéder à l’alignement. Cette distinction améliore la transparence auprès des investisseurs et permet une évaluation plus précise du projet déposé.
L’éligibilité délimite le périmètre. L’alignement renforce la crédibilité du reporting et influence l’accès aux financements durables.
La taxonomie européenne repose sur six objectifs qui couvrent l’ensemble des enjeux environnementaux. Une activité alignée (et donc considérée comme "verte" au sens de la taxonomie) contribue à l’un d’eux tout en évitant d’en dégrader un autre (et en respectant des garanties minimales en matière de droits humains et de droit du travail en parallèle).
Cette logique intégrée évite les compromis environnementaux et renforce la cohérence des stratégies climat.
Une activité alignée contribue à un objectif précis tout en préservant les cinq autres, ce qui impose une analyse technique approfondie pour chaque activité de l'entreprise.

Une fois les activités éligibles identifiées, l’entreprise doit vérifier si elles atteignent l’alignement. Cette phase nécessite une analyse détaillée des performances environnementales réélles de l'entreprise et de ses impacts transversaux. Elle demande un niveau de précision rarement rencontré dans les référentiels précédents la taxonomie européenne.
Un exemple très parlant concerne les flottes de transport.
L'électrification de la flotte de véhicule d'une entreprise est évidemment éligible, et un véhicule électrique semble intuitivement plus favorable au climat qu'un véhicule thermique.
Pourtant, l'alignement est loin d'être systèmatique. Il dépend notamment du véhicule et de son utilisation :
Pour accéder à l’alignement, l’entreprise doit analyser les émissions liées à la fabrication du véhicule, leur utilisation, l’électricité utilisée pour la recharge, les impacts sur l’eau ou encore la gestion des batteries en fin de vie.
L’alignement repose sur la précision des données, la cohérence des analyses et la solidité des preuves techniques. C’est seulement en présentant une analyse complète, cohérente et documentée que l’activité peut franchir le seuil d’alignement.
La taxonomie est la classification de référence pour orienter les décisions financières des entreprises.
Les financeurs s’y appuient en effet pour évaluer l’impact environnemental d’un projet, car ce cadre apporte une lecture plus nette des risques liés aux activités. Cela permet notamment aux banques de savoir facilement si leurs placements favorisent ou non les objectifs du Pacte vert pour l’Europe, et contribue donc la neutralité carbone de l'UE d'ici 2050.
Dès qu’une entreprise présente un niveau d’alignement bien établi, la discussion avec les financeurs gagne en simplicité : les échanges reposent sur des critères communs et des données vérifiées.
A noter que la taxonomie n'impose rien aux financeurs. Concrètement, elle ne pénalise pas directement les établissements financiers qui investissent dans des activités fortement émettrices de CO2. Sont rôle sur les investisseurs est indirect : les aides européennes tendant à prioriser les activités alignées avec la taxonomie.
Concrètement, la taxonomie a permis l'essor de la "finance verte" depuis les Accords de Paris, et notamment des Green Bonds, adossés aux critères et objectifs de celle-ci.
A noter aussi que certains investisseurs institutionnels excluent de plus en plus de leur portefeuille les entreprises et activités qui ne sont pas alignées avec la taxonomie.
Avec le renforcement des exigences et attentes de toutes les parties prenantes de l'entreprise, la performance de celles-ci est de plus en plus liée à leur alignement par rapport aux objectifs de la taxonomie. Celle-ci fonctionne alors comme un véritable "label vert", permettant notamment :
En parallèle, la taxonomie accélère l’évolution interne des organisations.
Cette coordination devient indispensable avec la CSRD, qui impose en 2025 la publication de la part éligible de la taxonomie verte, de la part alignée et de l’ensemble des preuves associées. Pour y parvenir, il faut un travail homogène entre données opérationnelles et données financières.
La taxonomie influence donc la finance, la stratégie et le reporting des entreprises. Elle renforce ainsi la lisibilité des projets et clarifie les priorités internes.
Toovalu propose une solutions globale (formation, conseil, logiciel RSE CSRD) pour la mise en conformité et le reporting extra-financier des entreprises.
De plus en plus d'entreprises européennes seront concernées.
En 2025, ce sont uniquement celles de plus de 500 salariés. Celles-ci doivent publier un reporting complet sur l'exercice 2024 (éligibilité, alignement et analyse de contribution) relatif aux 6 objectifs environnementaux de la taxonomie.
En 2026, l'obligation devrait s'étendre aux entreprises répondant à au moins 2 parmi les 3 critères suivants :
En 2027, la Taxonomie devrait concerner toutes les PME en Europe.
En 2028, celle-ci devrait aussi concerner les entreprises non européennes qui ont un chiffre d'affaires au sein de l'UE supérieur à 150M€, via leurs filiales ou succursales.
A noter que ce calendrier et ces seuils sont susceptibles d'évoluer significativement avec l'Omnibus en cours sur le Green Deal et la CSRD.
Parce qu’elle sert désormais de grille commune à tous les acteurs : entreprises, financeurs, auditeurs, analystes ESG. Elle apporte un langage partagé qui réduit les interprétations et stabilise les échanges autour de la performance environnementale.
Les secteurs intensifs en énergie, en eau ou en matières premières font face à des analyses plus denses : industrie lourde, transport, construction, énergie, agroalimentaire. Les critères techniques exigent une connaissance fine des procédés, ce qui demande une organisation interne robuste.
Elle rapproche ces deux fonctions, car les données financières doivent désormais dialoguer avec les données environnementales.
Le travail se fait en binôme : la RSE apporte la compréhension des impacts, la DAF garantit la fiabilité et la cohérence des chiffres publiés.
Oui, car elle impose une logique de preuve plus rigoureuse. Les entreprises doivent documenter chaque indicateur, tracer les sources, justifier les méthodes et structurer les informations de manière homogène pour préparer l’audit CSRD.
Un appui extérieur accélère la compréhension des critères, guide la hiérarchisation des données et évite les erreurs d’interprétation. Pour beaucoup d’organisations, cela réduit les délais, améliore la qualité du reporting et sécurise la publication finale.