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Simplification majeure du reporting de durabilité : le Parlement européen fixe sa position

Les eurodéputés relèvent fortement les seuils et ouvrent la voie aux trilogues.

Simplification majeure du reporting de durabilité : le Parlement européen fixe sa position

Le 13 novembre 2025, une coalition au Parlement européen a emporté l’adoption d’une position officielle sur la révision des directives CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et CS3D (Corporate Sustainability Due Diligence Directive), dans le cadre du vote du paquet de simplification dit « Omnibus ».

La position en première lecture du Parlement européen, entraînée par la droite et l’extrême-droite européenne, marque une étape clé permettant l’ouverture des négociations en trilogue avec les représentants du Conseil de l’UE et de la Commission, programmée dès le 18 novembre. L’ambition demeure celle de parvenir à un accord d’ici la fin de l’année.

Reporting de durabilité

La coalition parlementaire défend l’idée d’un relèvement significatif des seuils d’application des obligations, limitant ainsi fortement le nombre d’entreprises concernées.

Seuils

Seules les entreprises de plus de 1750 salariés et réalisant un chiffre d’affaires net annuel supérieur à 450 millions d’euros (sociétés et entités mères (sauf les holdings dans certains cas)) seraient soumises à l’exigence de présenter un état de durabilité certifié par des auditeurs indépendants. L’application serait effective à partir de 2028, sur les données de l’exercice 2027. Ces seuils deviendraient également ceux de la déclaration Taxonomie verte intégrée au rapport de durabilité.

Collecte d’informations auprès de sa chaîne de valeur

Le principe dit de « value chain cap » limiterait le nombre d’informations qu’une société soumise au reporting de durabilité pourrait recueillir auprès d’entreprises non soumises. Les premières ne pourraient pas demander plus d’informations que celles identifiées par le futur standard mis en place sur le reporting réalisé à titre volontaire, sauf si ces informations sont communément partagées au sein d’un secteur d’activité. La coalition parlementaire défend par ailleurs la mise en place d’ « un portail numérique destiné aux entreprises, offrant un accès gratuit à des modèles, orientations et informations sur l’ensemble des obligations d’information de l’UE », note le communiqué de presse.

Devoir de vigilance européen

Seuils

Concernant la CS3D, la diligence raisonnable s’appliquerait uniquement aux entreprises de plus de 5000 salariés et réalisant un chiffre d’affaires net annuel de plus de 1,5 milliard d’euros à compter de juillet 20278.

« Les députés européens souhaitent que ces entreprises adoptent une approche fondée sur les risques pour surveiller et identifier leur impact négatif sur les personnes et la planète », indique le communiqué de presse.

Plan de transition

L’obligation d’émettre un plan de transition compatible avec l’Accord de Paris serait supprimée, un recul qui suscite des interrogations sur le pilotage efficace de la transformation vers une économie durable sans feuille de route méthodique.

Prochaines étapes : négociations et adoption finale

Négociations

Les négociations en trilogue débuteront le 18 novembre. Les colégislateurs tenteront de trouver un compromis final. L’objectif est une adoption définitive des règles avant la fin de l’année 2025.

Les points clés des négociations en trilogue porteront notamment sur :

  1. Les seuils d’application du rapport de durabilité : le Parlement européen a fixé des seuils élevés pour que seules les très grandes entreprises soient concernées. Le Conseil de l’UE défend cependant une position différente (un seuil de plus de 1000 salariés), ce qui nécessitera un compromis.
  2. La suppression de l’obligation du plan de transition compatible avec l’Accord de Paris dans la CS3D : les représentants des Etats membres de l’UE défendent plutôt un maintien de cette obligation tout en l’atténuant et en repoussant son entrée en vigueur de 2 ans.

Adoption finale

Une fois les négociations en trilogue achevées, le texte de compromis devra être officiellement adopté au sein du Parlement européen et du Conseil de l’UE avant de pouvoir être publié au Journal officiel de l’UE. Les Etats membres auront alors un an pour transposer les nouvelles dispositions au sein de leurs droits nationaux.