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Quels sont les ESRS privilégiés pour rédiger les rapports CSRD ?

Les trois standards utilisés par la majorité des entreprises dans leur rapport CSRD

Quels sont les ESRS privilégiés pour rédiger les rapports CSRD ?

Trois standards ESRS - sur le changement climatique, le personnel de l’entreprise et la conduite des affaires - ont été utilisés par la quasi-totalité des entreprises dans leur rapport de durabilité présenté cette année. C’est le constat dressé par l’EFRAG dans une analyse des 656 premiers rapports CSRD* publiés par les entreprises dont le siège social se situe au sein de l’UE (97% des rapports) ou en dehors de l’UE (principalement en Suisse et au Royaume-Uni). Le travail a été mené par le Boston Consulting Group (BCG) à l’aide de l’intelligence artificielle générative** et de cas concrets. 

Près des deux tiers des entreprises se sont référées à 6 standards ESRS pour réaliser leurs rapports de durabilité :

  • l’ESRS E1 sur le changement climatique (utilisé par 98% des rapports) ;
  • l’ESRS S1 sur le personnel de l’entreprise (99%) ;
  • l’ESRS G1 sur la conduite des affaires (93 %) ;
  • l’ESRS S4 sur les consommateurs et les utilisateurs finaux (68%) ;
  • l’ESRS E5 sur l’économie circulaire (65% ; toutefois seules 31 % des institutions financières ont utilisé ce standard) ;
  • l’ESRS S2 sur les travailleurs de la chaîne de valeur (63% ; seules 36 % des institutions financières ont eu recours à ce standard).

Différences quant au nombre d’ESRS référencés

L’EFRAG note ici encore une différence d’approche entre les institutions financières et non financières. Ces dernières, notamment les entreprises industrielles, ont utilisé, en moyenne, davantage de standards ESRS que les institutions financières. « Les sujets matériels moyens les plus élevés (9) ont été observés dans le commerce de gros/détail et la construction en France et dans l'électricité & le gaz en Italie », indique le rapport. De plus, « les modèles régionaux persistent, avec les pays du sud de l'UE signalant plus de normes matérielles pertinentes que leurs homologues nordiques (par exemple, Espagne : 7, France : 7, Italie : 7 contre Norvège : 6, Finlande : 6, Danemark : 6) », précise l’EFRAG.

Quels sont les enjeux de durabilité matériels ?

Le rapport publié par l’EFRAG dresse la liste des 5 sous-enjeux de durabilité déclarés matériels par la majorité des entreprises du panel. « Plus de 80 % des préparateurs [entreprises, ndlr] rendent compte des domaines suivants : « atténuation du changement climatique » (en E1), « energie » (en E1), « conditions de travail du personnel de l’entreprise » (en S1), « traitement et opportunités égales pour le personnel de l’entreprise » (en S1), « culture d'entreprise » (en G1) ». Au contraire, les 5 sous-enjeux les moins souvent retenus sont les suivants : « moins de 5 % des préparateurs rendent compte des domaines suivants : « pollution des organismes vivants et des ressources alimentaires » (dans E2), « microplastiques » (dans E2), « droits civils et politiques des communautés » (dans S3), « droits des peuples autochtones » (dans S3), « bien-être animal » (dans G1) ».

Plan de transition climatique

Sur la question de l’information de durabilité environnementale, plus de 55% des rapports CSRD mentionnent l’adoption d’un plan de transition climatique. La plupart poursuivent l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Toutefois, 40% des rapports seulement abordent la question d’une réduction des émissions du scope 3. Les sociétés dont le siège social se trouve au sein des pays du nord et de l’ouest de l’UE sont plus nombreuses à déclarer un tel plan (au Pays-Bas : 73 %, en Suède : 69%, au Danemark : 69%). 

Information de durabilité en matière de biodiversité

Moins d’un tiers des préparateurs déclare des indicateurs liés à la biodiversité (autour de 4 en moyenne). « La publication des indicateurs de biodiversité est la plus élevé dans les secteurs ayant un impact direct sur la terre ou les écosystèmes, tels que : la construction (~60%), l'électricité et le gaz (62%), et l'immobilier (64%), par exemple, 100 % des entreprises de construction espagnoles et françaises, et 85 % des entreprises immobilières françaises rapportent des indicateurs de biodiversité ». De plus, « la variation par pays est élevée : une publication plus élevée en France (49 %), en Suède (44 %), en Autriche (44 %) », est mentionnée par l’étude. Une fois de plus, l’EFRAG donne dans son rapport des exemples d’indicateurs sur la biodiversité à utiliser par les institutions financières et les autres sociétés.

Salaires adéquats et autres informations sociales

La grande majorité des entreprises (90%) déclare être en conformité avec les standards minimaux en termes de salaires adéquats pour leurs employés. Les différences sectorielles sont ici minces. En ce qui concerne le sujet de la discrimination, 81% des rapports mentionnent en avoir constaté, avec toutefois des variations quant au nombre de cas observés. Sur la question des incidents graves en matière de droits de l'homme pour le personnel de l’entreprise, plus des trois quarts des sociétés ont reporté ce point de donné mais seules 5% d’entre elles ont déclaré un ou plusieurs incidents de ce type. La même tendance est observée au sujet des incidents concernant le personnel de la chaîne de valeur de la société. Le rapport mentionne également de bonnes pratiques de politiques relatives aux rémunérations internes et à leur évaluation.

Informations de durabilité spécifiques à l’entreprise

De nombreux rapports CSRD abordent des sujets de durabilité propres à l’entreprise. Cependant, seulement 30 % des sociétés « les étiquettent spécifiquement de cette manière », précise enfin le rapport de l’EFRAG.

* Rapports collectés jusqu’au 20 avril 2025. 

** Méthode AQL utilisée sur un premier échantillon de 50 rapports afin de valider une dizaine de questions analytiques soumises à l’intelligence artificielle générative sur l’ensemble de l’échantillon de l’étude (656 rapports).

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