
Sophie Bridier
09.09.2025
Quelles sont les principales conclusions de l’étude ?
Au mois de juillet 2025, l’EFRAG a publié une analyse des 656 premiers rapports de durabilité 2024 réalisés conformément à la directive CSRD* par les entreprises dont le siège social se situe au sein de l’UE (97% des rapports) ou en dehors de l’UE (principalement en Suisse et au Royaume-Uni). Le travail a été mené par le Boston Consulting Group (BCG) à l’aide de l’intelligence artificielle générative** et de cas concrets. Quelles sont les principales conclusions de l’étude ?
En moyenne, les rapports de durabilité publiés font 115 pages. Un quart des rapports CSRD fait moins de 70 pages. Les rapports présentés par les institutions financières sont généralement plus longs (autour de 140 pages), notamment du fait de la déclaration « taxonomie » qui est plus conséquente.
L’étude identifie aussi une différence par pays : « les pays du sud de l'UE (par exemple, l'Espagne et l'Italie) ont des états plus longs, tandis que les pays nordiques (par exemple, la Suède, la Norvège et le Danemark) ont des états en moyenne plus courts. Le Secrétariat de l'EFRAG a identifié deux facteurs susceptibles d'alimenter cette tendance : i) les habitudes culturelles : les préparateurs [ndlr : les entreprises] ont tendance à s'aligner sur la longueur moyenne de leurs états financiers ; et ii) les comparaisons avec leurs pairs : les préparateurs du nord de l'UE s'alignent sur le style rédactionnel de leurs pairs ». La dimension sectorielle joue également un rôle, les entreprises ayant tendance à s’inspirer de ce qui est publié par les sociétés évoluant au sein de leur secteur.
Le style rédactionnel employé est « varié », note l’analyse. « Certains rapports avaient une forme plus longue et plus narrative, tandis que d’autres étaient plus courts et plus schématiques », précise l’EFRAG.
Sur l’analyse de double matérialité, les rapports de durabilité sont précis. Les entreprises ont utilisé la liste des enjeux (ainsi que des sous-enjeux et sous-sous-enjeux) fournie au sein des ESRS (ESRS 1 « Application Requirement » 16 (AR16)), pour mener à bien leur analyse. « Cela a conduit à une bonne comparabilité des résultats à un niveau élevé », estime l’EFRAG.
Afin d’identifier les sujets matériels et les points de données à déclarer dans leurs rapports, les entreprises ont consulté leurs parties prenantes. C’est l’une des étapes requises pour réaliser son analyse de double matérialité. Le point de vue des parties prenantes internes a souvent été pris en compte (celui des employés (par 97% des entreprises du panel), clients (70%), fournisseurs (65%) ou investisseurs (60%)). Celui des parties prenantes externes a été plus rarement recueilli (ONG (33%), communautés (30%), syndicat (30%), milieu universitaire (15%)). Le rapport de l’EFRAG donne des exemples d’engagements de la part d’entreprises financières et non financières vis-à-vis de différentes catégories de communautés locales, tirés de cas concrets.
* Rapports collectés jusqu’au 20 avril 2025.
** Méthode AQL utilisée sur un premier échantillon de 50 rapports afin de valider une dizaine de questions analytiques soumises à l’intelligence artificielle générative sur l’ensemble de l’échantillon de l’étude (656 rapports).