
Thomas Gilormini
Feb 26, 2025
Simple VS Double matérialité, mais qu'est ce que c'est ? On vous explique !
Dans le cadre de la Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF), l’analyse de matérialité était un concept clé. Avec la nouvelle directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), l'accent est désormais mis sur la matrice de double matérialité. Mais quelle est la différence entre les deux ? Et comment évoluer, de la DPEF vers la CSRD, de l’analyse de matérialité vers la matrice de double matérialité ?
Commençons par définir la matérialité : c’est ce qui est matériel. Cela parait simple, mais est plus complexe que cela finalement, puisque c’est quelque chose de matériel d’un point de vue comptable, c’est donc une “information dont l’omission pourrait influencer la décision d’acheter ou de vendre des actions d’une entreprise, ou de lui prêter ou non des capitaux.” d’après Emmanuel Faber, directeur de l’ISSB.
L’étude de la simple matérialité, c’est donc l’étude d’informations importantes d’une entreprise, concernant la performance extra-financière de l’entreprise et couvrant les trois piliers ESG (Environnement, Social, et Gouvernance). Ces données sont donc utilisées pour évaluer comment l’entreprise prend en compte les questions environnementales et sociales, ainsi que sa gouvernance, et les impacts sur l’entreprise de ces enjeux.
On parle de simple matérialité car elle se limite à une seule dimension d’analyse : l'impact de l’impact sur l’entreprise générés par l’environnement et la société. cette analyse est d’ailleurs uniquement financière, et ne regarde que les impacts sur la performance et les résultats de l’entreprise.
La double matérialité va au-delà de cette perspective en ajoutant une deuxième dimension à la première évoquée précédemment. En plus d’évaluer l'impact sur l'entreprise de l’environnement et la société, elle examine également comment l’entreprise influence les enjeux sociétaux et environnementaux. C’est une analyse en deux dimensions, des impacts de l’entreprise et sur l’entreprise.
Cette approche est importante car elle offre une vision plus large et reconnaît la responsabilité des entreprises dans les défis tels que le dérèglement climatique. En d'autres termes, il ne s’agit plus seulement de mesurer ce que l’entreprise reçoit de l’externe, mais aussi d’évaluer les répercussions potentielles de l’entreprise elle-même.
Et qui dit deux dimensions, dit graphique : Là où la simple matérialité ne nécessitait que des données (une dimension), nous avons besoin maintenant de lier deux données sur un même impact, et donc d’un graphique avec en abscisse la matérialité dite financière, la première évoquée, et en ordonnée la matérialité d’impact, la seconde évoquée. Les risques matériels sont donc ceux qui se trouveront dans une zone du graphique bien précise, en fonction des résultats des deux analyses.
Pour passer de la simple matérialité à la double matérialité, il est nécessaire d’ajouter des informations sur l’impact environnemental et social de l’entreprise. Cette modification implique de nouveaux indicateurs de suivi ou la modification d’indicateurs existants pour répondre aux exigences de la CSRD.
Voici les étapes à suivre pour effectuer cette transition :
Effectuer une analyse des risques et opportunités pour identifier les informations manquantes.
La simple et la double matérialité représentent deux niveaux d’un même exercice. La double matérialité inclut la simple matérialité et ajoute une perspective inverse pour offrir une vue d'ensemble : l’impact de l’entreprise sur l’environnement et les répercussions de ces impacts sur l’entreprise. Pour faire la transition de la DPEF à la CSRD, il est nécessaire de réaliser une analyse d’écart afin de déterminer quelles données supplémentaires sont nécessaires pour satisfaire aux nouvelles exigences. C’est un processus évolutif qui demande une gestion continue et rigoureuse des données ESG, accessible sur notre outil toovalu Impact.