Vous en avez forcément entendu parler : la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) marque un tournant dans le reporting RSE en imposant un cadre harmonisé à l’échelle européenne. Dans l’objectif de fiabiliser et renforcer la publication d’informations extra-financières, cette nouvelle réglementation contient près de 1200 données de collecte (quantitatives et narratives) réparties sur 12 thèmes (dans 12 normes ou ESRS : Changement climatique, Pollution, Utilisation des ressources, Effectif de l’entreprise, Communautés touchées, Conduite des affaires,...).
Définie selon les trois piliers ESG traditionnels (“Environnement”, “Social & Droits de l’Homme” et “Gouvernance”), la CSRD a cependant pour ambition d’aller plus loin en impliquant l’entièreté de la chaîne de valeur de l’entreprise dans une optique de transparence et de responsabilité, afin de placer le reporting extra-financier au même niveau que les informations financières. Elle est en outre basée sur le principe de la double matérialité, qui impose de prendre en compte non seulement la matérialité financière qui traduit les impacts de l’environnement (écologique, social, économique) sur l’entreprise, mais aussi la matérialité de l’impact, c’est à dire les impacts potentiels de l’entreprise sur son environnement.
Rattrapage pour celles et ceux qui sont perdus, avec notre introduction à la CSRD !
En premier lieu, il est essentiel de sensibiliser et former sur ce sujet nouveau et complexe. Il s'agit à la fois de "former une équipe" au sens de la création d'une équipe dédiée à la CSRD et de "former les équipes" pour assurer la montée en compétences des personnes sur le sujet. La création d'une équipe transverse sur la CSRD est primordiale, notamment avec la Direction Financière qui est directement impactée par cette directive. Au-delà d’un effort de reporting, l’objectif de la CSRD est en effet d’amener les entreprises vers la définition d’une stratégie RSE structurée et exhaustive et peut devenir un réel outil de pilotage au cœur de votre stratégie d’entreprise : cette sensibilisation est donc pertinente à tous les niveaux de gouvernance afin d’intégrer au mieux ces enjeux.
Textes officiels, annexes, guides d’application, articles de blog,... Il peut parfois être difficile de s’y retrouver et d’avoir une vue d’ensemble. Pour avoir une meilleure compréhension de cette directive ambitieuse et monter rapidement en compétence sur le pilotage de la CSRD, nous proposons une formation spécifique à la CSRD dans le cadre de la Toovalu Academy, l’offre de formation que nous développons depuis 2019 sur les enjeux climats, la comptabilité carbone et les outils méthodologiques pour amener les entreprises vers l’autonomie dans l’élaboration et le pilotage de leur stratégie climat.
Une fois les équipes créées et sensibilisées, faire un premier état des lieux de votre démarche RSE actuelle au regard des attendus de la CSRD permettra de mieux appréhender ce nouvel effort de reporting. Il est important de comprendre que chaque entreprise ne sera pas forcément concernée sur les 12 ESRS de la CSRD et tous les Disclosure Requirements ne seront donc pas obligatoirement dans le périmètre de déclaration. Comme détaillé ci-après, c’est l’analyse de matérialité qui permettra de déterminer de manière exhaustive les thèmes sur laquelle l’entreprise doit déclarer.
Cependant, en amont de cet exercice complet se déroulant sur plusieurs mois, une première analyse “grosse maille” permettra d’évaluer rapidement les écarts importants afin de cadrer et anticiper le travail de préparation. Pour cette étape, le Diagnostic CSRD qui constitue le premier volet de notre offre CSRD propose d’établir un état des lieux de la maturité de votre démarche RSE au regard des thèmes abordés par la CSRD et des indicateurs imposés : pratiques de reporting, couverture des ESRS et enjeux clés. L’objectif de ce volet est de vous donner une vision d’ensemble de la marche à suivre et de mieux structurer votre démarche CSRD à l’aide de nos recommandations, notamment en ce qui concerne votre analyse de matérialité, exercice incontournable dans cette préparation.
La matérialité est une notion couramment utilisée dans les référentiels de reporting extra-financier afin de prioriser les enjeux susceptibles d’avoir un impact sur l’entreprise. Comme mentionné plus haut, la CSRD va cependant plus loin avec la double matérialité, dont l’objectif est d’évaluer non seulement les impacts de l’environnement sur l’entreprise, mais aussi ceux de l’entreprise sur son environnement. La CSRD impose donc de réaliser une analyse de double matérialité sur l’intégralité des ESRS (mise à part les ESRS 1 et 2 qui concernent les principes généraux et qui sont incontournables). Les entreprises ayant déjà réalisé une analyse de matérialité simple pourront la mettre à jour en incorporant la dimension de matérialité d’impact. L’objectif de cette analyse est de déterminer les ESRS sur lesquels l’entreprise est matérielle et sur lesquels elle devra donc déclarer les informations demandées par la CSRD. Plus particulièrement, dans le contexte de la présomption de matérialité, il faudra démontrer la non matérialité d’un enjeu donné.
En prenant l’exemple du changement climatique, il faudrait donc qu’une entreprise puisse démontrer non seulement qu’elle ne sera pas impactée par les conséquences du changement climatique d’une part (en considérant les risques physiques chroniques ou les évènements extrêmes, mais aussi les risques de transition comme l’évolution des réglementations ou du marché), mais aussi qu’elle n’a aucun impact sur le changement climatique d’autre part… Ce qui est peu probable pour une entreprise qui remplit les critères de soumission à la CSRD.
Sur ce volet, notre offre Pilotage CSRD vous propose un accompagnement complet avec nos partenaires, pouvant aller de l’analyse de la double matérialité à la définition et au pilotage des indicateurs dans l’outil Toovalu Impact, en passant par l’analyse d’écart.
En parallèle de l’analyse de matérialité, il est enfin pertinent de se préparer au reporting dès maintenant afin de mieux appréhender l’effort de collecte des données et indicateurs nécessaires. Par exemple, comme mentionné plus haut, la vaste majorité des entreprises seront matérielles sur l’ESRS E1 - Changement climatique. Réaliser son bilan carbone est donc une étape indispensable pour répondre à ce volet de la CSRD. Sur ce volet, l’outil Toovalu Impact permet une collecte de données fluide et décentralisée et une évaluation précise de vos émissions, mais surtout la définition et le pilotage de votre stratégie climat (objectifs de réduction et plan d’action quantité) afin de répondre au mieux à cet ESRS.
Plus largement, selon les pratiques de reporting et pilotage RSE déjà en place dans l’entreprise, il peut aussi être pertinent de commencer dès 2024 à calculer et piloter certains indicateurs afin de se familiariser avec les attentes de la réglementation. Notre offre Découverte CSRD permet la collecte d’un premier pack d’indicateurs incontournables pré-paramétrés dans notre outil Toovalu Impact afin vous familiariser avec l’esprit de la CSRD et de prendre en main une centaine d’indicateurs clé pour structurer votre stratégie RSE.
Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible.
Antoine de Saint Exupéry, Citadelle, 1948
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